A Paris rdv à 12h gare du Nord le samedi 8 janvier
Les autres RDV en France
Le 9 janvier 2022 marquera les 9 ans de l’assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez en plein de cœur de Paris par un agent aux liens avérés avec les services secrets turcs.
9 ans de déni de justice pour les familles, 9 ans d’impunité pour les commanditaires de l’assassin, qui décédait quelques jours avant son procès. La France ne se contente pas de fermer les yeux sur ce crime : à plusieurs reprises, Emmanuel Macron a rencontré le Président turc Recep Tayyip Erdogan. Lors de ces rencontres, Macron, tout comme son prédécesseur Hollande, s’est bien gardé d’évoquer le sujet fâcheux du triple assassinat : il faut dire que les intérêts politiques et économiques de la France sont bien supérieurs à la justice. Ainsi la justice belge, dans une enquête sur des projets d’assassinats de militant-es kurdes par les mêmes protagonistes que ceux des trois meurtres à Paris, a reproché à la France son manque de collaboration. Et tant pis si en plus le régime d’Erdogan accentue la répression contre les forces progressistes en Turquie, notamment contre le HDP, multiplie les attaques contre le Rojava, bombarde des civil-es dans les montagnes entre Turquie et Iran et y utilise des armes chimiques contre la guérilla kurde…
Pour que justice soit faite il faut également, à l’instar de la cour de cassation belge en février 2020, que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes, afin que celui-ci soit reconnu internationalement comme un interlocuteur indispensable à une solution politique pour les Kurdes, et que la Turquie ne puisse plus pourchasser les militant-es à l’étranger.
Toutes et tous dans la rue
A Paris rdv à 12h gare du Nord samedi 8 janvier
Des mobilisations s’organisent partout en France
NOS CAMARADES ONT BESOIN DE SOUTIEN !
En raison de la situation sanitaire, les Kurdes ne pourront pas venir de toute l’Europe comme c’est habituellement le cas pour demander justice.
La manifestation sera régionale. Pour qu’elle soit un succès, soyons présent-es nombreuses et nombreux pour demander justice pour Sakine, Fidan et Leyla, et dénoncer les collusions d’intérêt entre les régimes français et turc.
Comme l’an passé, Solidaires formera un cortège au sein de la manifestation.
Le mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient assassinées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, situés au 147 rue La Fayette, à Paris. Alors que depuis quatre ans la mobilisation ne faiblit pas pour demander Vérité et Justice pour ces assassinats, les vrais responsables n’ont jamais été réellement inquiétés. Retour sur l’enquête.
Très rapidement après le 9 janvier, la plupart des journaux français titrent sur l’assassinat en avançant la thèse d’un règlement de compte interne au PKK, ce que contestent très rapidement les organisations kurdes. C’est peu de temps après que l’assassin, Ömer Güney, est arrêté, confondu par les caméras de vidéo-surveillance et par des traces de poudre retrouvées sur son sac.
L’enquête menée par la police française révèle ainsi le parcours de cet homme, issu d’une famille nationaliste turque, ayant réussi à s’infiltrer dans le mouvement kurde, d’où sa présence ce jour dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan.
Un mail, parvenu à la préfecture de Police, l’accuse alors d’avoir réalisé cet assassinat sur ordre des services de renseignement turcs, le MIT. Un an après l’assassinat, une bande-son ainsi qu’un document interne au MIT sont révélés. Ces deux documents corroborent la thèse d’un assassinat commandité par le MIT.
Le gouvernement d’Erdogan dément très rapidement toute implication. Il rejette la responsabilité sur les membres du MIT appartenant à la communauté Fethullah Gülen, cela dans un contexte pré-électoral où les relations entre les deux hommes sont devenues glaciales.
Malgré les demandes répétées du mouvement kurde et des organisations françaises en soutien, les documents des services français n’ont jamais été complètement déclassifiés. Seuls quelques paragraphes dans des notes de plusieurs pages ont été rendus publics. Alors que le parquet de Paris renvoie Ömer Güney devant la Cour d’Assises de Paris, retenant le caractère "terroriste" de l’assassinat, et la présence de commanditaires en Turquie, l’État turc a toujours refusé de partager ses informations avec la justice française.
L’enquête a duré deux ans et demi, et le procès a été annoncé pour le 5 décembre 2016, 18 mois plus tard. Il a été repoussé pour le 23 janvier, au prétexte de l’état de santé d’Ömer Güney. Ce procès était l’occasion de prouver enfin l’implication des services de renseignement turcs, même si ceux-ci n’étaient pas jugés en tant que tel. Souffrant d’une tumeur au cerveau, il décède en décembre 2016. La mort du prévenu fait douter de la tenue d’un procès.
Sakine Cansiz était l’une des figures majeures du mouvement kurde. Ayant participé à la fondation du PKK au côté de Abdullah Öcalan, elle a aussi énormément milité pour le mouvement des femmes. Emprisonnée onze ans dans la prison de Diyarbakir, elle a par la suite été à l’origine de la création de plusieurs organisations féminines kurdes et a participé à la mise en place dans le mouvement d’ateliers de « jinéologie » consistant à jeter les bases d’une « Science des femmes » pluridisciplinaire qui analyse de manière concrète le vécu des femmes victimes de violences machistes centrée sur leur expérience personnelle. Réfugiée politique en France depuis 1998, elle continuait à militer en France et en Allemagne pour faire connaître la situation des Kurdes en Turquie.
Appel à rejoindre le cortège féministe dans la manifestation du samedi 8 janvier 2022 Paris-Gare du Nord, 12h00
Appel a manifestation 8 Janvier 2022 pour Sakine, Leyla, Fidan
L’impunité doit cesser ! Sans justice France restera coupable !
Chères sœurs de la lutte de libération des femmes,
Nous vous adressons cet appel à signatures afin d’exiger ensemble “Vérité et Justice” pour les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez assassinées à Paris le 9 janvier 2013.
Ces trois femmes ont froidement été éxécutées de plusieurs balles dans la tête, en plein coeur de Paris, par un agent des services secrets turcs (MIT). Elles sont devenues depuis les symboles de la lutte de la démocratie au Kurdistan et dans le monde. Alors que tous les indices pointent l’implication directe du MIT dans ce crime, les autorités françaises refusent jusqu’à présent de lever le secret-défense sur les informations détenues par les services de renseignement français dans cette affaire.. Alors que les familles des victimes ont obtenu, au prix de maintes démarches juridiques, l’ouverture d’une nouvelle instruction, après la mort en prison de l’assassin, Ömer Güney, à un mois de son procès , l’attitude du gouvernement français empêche la justice de faire toute la lumière sur cette affaire et de remonter aux commanditaires des assassinats.
Plus de huit ans ont passé et, ce crime reste encore impuni, malgré la quête incessante de justice du peuple kurde et des organisations de solidarité. N’ayant, de toute évidence, aucune volonté politique de résoudre cette affaire, l’État français se rend complice une fois de plus, d’un assassinat politique commis sur son territoire. Cette politique du silence est dangereuse car elle encourage les agressions, de plus en plus nombreuses, des nationalistes turcs contre la communauté kurde en France. Mais aussi, et surtout, parce qu’elle laisse libre cours à la propagation des idées islamo-fascistes de la dictature d’Erdogan - un régime profondément liberticide et misogyne -, à travers les écoles et les lieux de culte établis en Europe avec de gros financements de la Turquie.
Nous savons que c’est pour ses intérêts économiques et militaires que l’État français peine à prendre des mesures concrètes contre la Turquie. En effet, en tant que deuxième plus grande armée de l’OTAN, cette dernière joue un rôle crucial dans l’actuelle guerre de partage du Moyen-Orient qui, près d’un siècle après le Traité de Lausanne, touche aujourd’hui de manière extrêmement violente le Kurdistan. La Turquie est le bras droit de l’OTAN dans la région et un allié indispensable pour mettre fin aux projets de démocratisation et faire obstacle à la révolution des femmes en plein essor. Ce n’est pas un hasard si Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Seylemez, ambassadrices de cette révolution en Europe, ont été prises pour cible.
Si le gouvernement français ne prend pas ses responsabilités en changeant sa politique à l’égard du régime d’Erdogan, cela ne fera qu’aggraver la guerre au Moyen-Orient, et renforcer des organisations armées telles que l’État Islamique et les groupes de djihadistes financés par l’État turc, ce qui va entraîner des morts et des migrations forcées par milliers . Les femmes, systématiquement massacrées, torturées, kidnappées, violées ou vendues seront, encore et toujours, les premières à en subir les conséquences.
Avec l’assassinat de nos trois camarades, Erdogan et son gouvernement ont voulu envoyer un message aux femmes kurdes. Par son inaction, l’État français se fait le relai de ce message, annonçant à toutes les femmes du monde qui luttent pour la liberté, que leur vie n’a pas de valeur et que la France ne préviendra pas les violences qu’elles pourraient subir. Notre réponse à cette attaque est claire et ferme : c’est celle de l’union et de la lutte ! Nous ne pouvons ni oublier, ni pardonner ce triple féminicide ! Nous appelons toutes les femmes militantes, artistes, écrivaines, académiciennes, politiciennes... à élever leur voix pour exiger :
que les commanditaires du triple assassinat de Paris soient identifiés, jugés et condamnés.
que soit levé le secret-défense sur cette affaire.
que le gouvernement et les autorités françaises reçoivent les familles des victimes et coopèrent de manière transparente avec les institutions judiciaires en charge de l’affaire.
Ne laissons pas le fascisme avancer, ensemble défendons la vie et la liberté des femmes !
A travers Sakine, Rojbin et Leyla nous commémorons toutes les femmes qui ont été assassinées de Dulcie SEPTEMBER à Berta CACERES du Honduras, à Marielle FRANCO d’Argentine par un ordre patriarcal à travers toutes sortes de violence masculine, de guerre, terreur étatique, d’occupation et d’exploitation. C’est leur mémoire qui suscite notre volonté inébranlable de mettre fin au féminicide.
Nous lançons un appel à toutes les femmes à participer à la grande marche contre l’impunité et pour que justice soit enfin rendue à Sakine ,Rojbin et Leyla.
Trois femmes, trois génération, 3 militantes de la paix, assassinées à Paris, l’impunité ne doit pas triompher ! Le féminicide, l’impunité doit cesser.
Mouvement des femmes kurdes en France
Premières signataires :
:Mouvement des femmes kurdes en France
Collectif National pour les Droits des Femmes-CNDF, Marche mondiale des femmes France, Le collectif Héroïne, L’union des Femmes Socialistes-SKB,
l’union syndicale Solidaires