Paris, le 25 mai 2020
Madame Gaëlle Martinez
Union syndicale Solidaires
Déléguée générale fonction publique
31 rue de la Grange aux belles
75010 PARIS
à
Monsieur Gérald Darmanin
Ministre de l’Action et des comptes publics
139 Rue de Bercy
75012 – PARIS
OBJET : préavis de grève pour les journées allant du 1er au 31 juillet 2020
Monsieur le ministre,
L’Union syndicale Solidaires Fonction publique dépose un préavis de grève pour les journées allant du 1er au 31 juillet (de 00h00 à 24h).
Ce préavis concerne l’ensemble des personnels titulaires, stagiaires, contractuels et auxiliaires des trois versants de la fonction publique et des établissements publics (y compris ceux présentant un caractère industriel et commercial) ainsi que les personnels titulaires et non titulaires de droit public exerçant leurs fonctions dans les sociétés anonymes et les établissements d’enseignement privé.
Ce préavis concerne également tous les personnels travaillant dans les assemblées parlementaires.
Solidaires dénonce depuis de nombreux années les attaques contre la fonction publique : réformes destructrices, réductions des moyens matériels, suppressions d’emplois. Au-delà des réformes sectorielles, la loi de Transformation de la fonction publique en est l’exemple le plus récent et parmi les plus destructeurs.
Alors que l’épidémie de Covid-19 éprouve la population de notre pays, la fonction publique dans ses trois versants est particulièrement sollicitée :
dans le secteur de la santé bien entendu, alors même que les personnels dénonçaient depuis plus d’un an les restructurations et leurs conséquences et alertaient sur l’état de l’hôpital public.
dans les versants État et Territorial alors que les administrations et collectivités ont mis en place des plans de continuité d’activité.
Alors même que des milliards d’euros sont débloqués pour les entreprises, la Fonction publique est une nouvelle fois oubliée, abandonnée.
Aujourd’hui, l’épidémie de Covid-19 est l’occasion pour le gouvernement de porter de nouvelles attaques aux droits des travailleur-euses qu’ils et elles soient salarié-es du secteur privé ou agent-es publics. La loi d’urgence sanitaire impose désormais des mesures dérogatoires qui s’appliquent notamment en matière de temps de travail, de congés. Ces mesures apparaissent comme de nouvelles attaques contre le statut de la Fonction publique. L’ordonnance no 2020-430 du 15 avril 2020 relative à la prise de jours de réduction du temps de travail ou de congés dans la fonction publique de l’État et la fonction publique territoriale au titre de la période d’urgence sanitaire est une nouvelle inadmissible attaque que Solidaires dénonce avec force.
Les primes parcellaires et injustes ne répondent en aucun cas à l’enjeu dans la fonction publique à savoir une véritable revalorisation tant des carrières que des salaires seule à même de reconnaître l’engagement quotidien et sans faille des fonctionnaires. Vos primes ne sont que saupoudrage, et présentent par ailleurs le risque déjà mesuré dans les services de constituer un outil de division entre agent-es puisque distribuées de manière opaque et parcellaire.
Solidaires revendique :
que les agent-es bénéficient de tous les moyens de protection nécessaires quels que soient les secteurs jusqu’à la fin complète de l’épidémie ; Les agent-es doivent notamment se voir attribuer par leurs employeurs des masques adaptés, non périmés et répondant aux normes françaises.
que les agent-es ne subissent aucune pression lorsqu’ils s’estiment en danger grave et imminent et légitimes à faire valoir leur droit de retrait ; ces situations nécessitent une analyse réelle, sincère et sérieuse des conditions de travail mises en cause ;
la mise à jour du Document Unique d’évaluation des Risques Professionnels pour y inscrire le risque porté par la Sars-Cov-2 : les employeurs publics doivent se conformer aux mêmes obligations que leurs homologues du secteur privé ;
que les agent-es bénéficient des autorisations d’absence sans conséquence sur les traitements, les primes mais également sur les jours de RTT ;
que les personnels contractuel-les et vacataires ne soient pas laissé-es dans la précarité et que donc aucun contrat ne soit interrompu dans la période et que personne ne soit laissé sans rémunération ;
l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique ainsi que l’abandon de toutes les réformes en cours, y compris celle des retraites, ainsi que des suppressions d’emplois.
C’est au contraire à des plans massifs de recrutements et de titularisations qu’il faut procéder ainsi que qu’à la création de services publics dans tous les secteurs, dans tous les territoires pour répondre à l’ensemble des besoins de la population afin de réduire les inégalités sociales ;
l’abrogation du jour de carence et non sa simple suspension dans le cas de tous les arrêts maladie ;
de véritables mesures en matière de revalorisation salariale passant notamment par le dégel du point d’indice mais aussi l’attribution d’un nombre de points d’indice identique à toutes et tous et la revalorisation des carrières féminisées. Le rendez-vous salarial doit en être véritablement un et ne doit pas annoncer des mesures qui n’ont aucun lien avec une réelle revalorisation indiciaire et ce pour l’ensemble des agent-es et des versants de la fonction publique.
Ce préavis est destiné à permettre à tous-tes les agents-es de la Fonction publique d’exprimer et faire prendre en compte leurs revendications dans tous les domaines précités et de faire valoir leurs droits dans toutes les situations notamment celles mettant en danger leur santé.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma parfaite considération.
Pour l’Union syndicale Solidaires Fonction Publique
Gaëlle Martinez