Le 23 juillet 2019, l’Assemblée nationale ratifiait le CETA malgré la contestation de la société civile. Un an plus tard, le texte est toujours en attente de son passage au Sénat. Pour appeler le gouvernement à suspendre le traité commercial transatlantique, des militant·es de Greenpeace, Attac et la Confédération paysanne ont recouvert les permanences parlementaires avec des slogans tels que « Hypocrite du climat » ou « CETA ou climat, vous avez (mal) choisi ».
Tôt ce matin, les militant·es de Greenpeace France, Attac et de la Confédération paysanne ont recouvert les permanences des parlementaires ayant ratifié le CETA, pour leur faire entendre raison et demander que soit définitivement abandonné le traité de libre-échange. Partout sur le territoire français, 20 groupes locaux se sont mobilisés pour demander aux sénateur·rices de retoquer le CETA, et aux député·es de revoir leur copie.
Il y a un an, la majorité parlementaire votait difficilement le CETA à l’Assemblée nationale, alors que nombre de citoyen·nes protestaient déjà contre cet accord depuis de nombreuses années. Symbole hautement révélateur de l’hypocrisie d’un gouvernement qui se veut pionnier en matière de lutte contre le changement climatique : quelques heures auparavant, l’activiste Greta Thunberg était applaudie à l’Hémicycle après avoir appelé à prendre les responsabilités qui s’imposent face à l’urgence climatique.
Le greenwashing en marche
Présenté en procédure accélérée, le texte n’a depuis, toujours pas été soumis au vote du Sénat. Mais le CETA reste toujours incompatible avec l’Accord de Paris, comme l’ont démontré plusieurs rapports commandités par le gouvernement lui-même, notamment celui de la commission Schubert[1] qui soulève clairement que l’Accord brille par son absence de prise en compte des enjeux climatiques. Emmanuel Macron semble d’ailleurs avoir rapidement oublié ces conclusions : le 29 juin dernier, il rejette la proposition de la Convention citoyenne pour le climat qui demandait l’abandon du CETA, précise qu’il faut continuer à évaluer le contenu de cet accord, et qu’en cas de non conformité avec la trajectoire de Paris, il serait le premier à l’abandonner. Les Français·es elles et eux, ne s’y sont pas trompé·es : 82 % estiment que la France devrait s’opposer à tout accord de libre-échange avec des pays qui ne réduisent pas suffisamment leurs émissions de gaz à effet de serre[2].