En cette période de confinement lié à l’épidémie de COVID-19, les violences conjugales (verbales, physiques, psychologiques, sexuelles) se multiplient et nombreuses sont les femmes qui se posent des questions sur la prise en charge de leur santé sexuelle et reproductive. La santé des femmes n’est pas un confort, elle est vitale !
Vous trouverez dans cette FAQ des réponses à vos interrogations.
Dispositifs d’urgences
Si vous êtes victimes ou témoins de violences intra-familiales :
Écoute et conseils
Informations et démarches juridiques
Alors que 220.000 femmes sont victimes chaque année de violences conjugales (verbales, physiques, psychologiques, sexuelles), avec le confinement, elles se retrouvent enfermées avec leur agresseur, sans moyen de fuir, et avec d’énormes difficultés à communiquer avec l’extérieur. Les risques de violences augmentent et on peut craindre une multiplication des féminicides. Notre soutien passe par la vigilance, en tant que voisin·es, mais aussi par tous les moyens de communication afin de secourir, prévenir et alerter pour que les victimes ne soient pas isolées. Les “forces de l’ordre” doivent alors intervenir, et l’éviction du conjoint violent du foyer doit être activée, ainsi que les ordonnances de protection. La rapidité d’intervention est essentielle (police, justice).
Plus que jamais, Solidaires soutient et accompagne les travailleuses et encourage toutes et tous à s’engager et à créer des initiatives d’entraide pour les femmes précaires, privées d’emploi, sans-abris, étrangères ou réfugiées, isolées, et/ou âgées. Solidaires invite aussi chacun·e à rester vigilant·e à la sécurité des femmes de son entourage et de son voisinage
Les salarié·es du secteur privé basculent automatiquement dans le système du chômage partiel en fournissant une attestation de nécessité de garde d’enfant à leur employeur. C’est en effet ce dernier qui gère cette bascule. Même les entreprises qui ne recourent pas actuellement au chômage partiel pour baisse d’activité pourront déclarer des salarié.es e en chômage partiel au motif de la garde d’enfant (chômage partiel individuel, soumis à accord collectif ou avis du CSE). Les journées de chômage partiel peuvent être fractionnées en demi-journées.
NB : les personnes dites « vulnérables » (maladie chronique…) et leurs proches, ainsi que les femmes enceintes de plus 3 mois passent aussi de l’arrêt de travail au chômage partiel.
Jusqu’au 11 mai, on reste dans le cadre de l’autorisation d’absence spéciale pour garde d’enfant pour les fonctionnaires. Pour le.la contractuel·le de droit public qui atteste devoir garder son enfant, il elle bénéficie d’un arrêt de travail. Entre le 11 mai et le 1er juin, des décisions sont en suspens pour savoir si les fonctionnaires et les agent·es contractuel·les pourront continuer de bénéficier de ces mêmes dispositifs.
Après le 1er juin, il a été précisé par la direction générale de la fonction publique qu’il faudrait une attestation de fermeture de l’école pour pouvoir bénéficier des ASA pour les fonctionnaires (rien n’a encore été précisé pour les agent·es contractuel·les). Si les fonctionnaires veulent continuer à garder leurs enfants après le 1er juin, et que l’école n’est pas fermée, ils, elles devront prendre des congés (mais auxquels les enseignant·es n’ont pas droit en dehors des vacances scolaires !).
Là encore, les inégalités de revenus entre agent.es sont à prendre en compte dans la façon dont leur quotidien est différemment impacté selon les catégories et la situation familiale : mais il est certain que les femmes majoritaires dans les catégories C seront là aussi sans doute plutôt celles du couple à rester à la maison !
Les indépendant·es et les professions libérales restent dans le dispositif d’arrêts de travail, même après le 1er mai.
Après le 1er juin, il faudra poser des congés si on refuse le retour à l’école de son enfant. Or nombre d’entre nous ont déjà pris des congés annuels ou des RTT, quand ils ne nous ont pas été imposés par l’employeur ! C’est donc un faux choix qui est proposé. Par ailleurs, les enseignant·es n’auront pas ce choix puisque les seuls congés qu’ils et elles peuvent prendre sont ceux durant les vacances scolaires.
Au SMIC, on perçoit 100 % de son salaire net. Au-dessus du SMIC, 84 % du salaire net. Mais dans le cadre d’une convention ou d’un accord collectif, ou d’une décision unilatérale de l’employeur, une indemnisation complémentaire allant jusqu’à 100 % du montant peut être mise en place.
Enfin, rappelons que le télétravail doit rester la norme dans les prochaines semaines ! voir aussi la rubrique sur le chômage partiel.
Le principe est de continuer les versements de pension alimentaire, qui est une dette alimentaire, prioritaire sur toutes les autres dettes et engagements financiers. Elle doit être versée à l’échéance habituelle.
La mise en chômage partiel avec baisse importante des revenus peut être considérée un élément nouveau amenant à une adaptation du montant de la pension. En cas de difficultés, l’agence de recouvrement des pensions alimentaires (ARIPA) peut décider de verser une allocation de soutien familial. Il faut passer par sa CAF (Caisse d’allocations familiales) ou sa MSA (Mutualité sociale agricole) pour en faire la demande.
Des dispositions de déclaration sur l’honneur et de transfert de document (courriers d’avocat…) par mail ont été prises pour assurer la prise en charge des demandes. Par ailleurs, le versement de l’allocation de soutien familial est prorogée au-delà du délai réglementaire de quatre mois, à la demande du parent créancier, lorsque celui-ci n’est pas en mesure d’obtenir ou de transmettre durant la période d’état d’urgence sanitaire les justificatifs d’engagement de procédure en fixation de pension alimentaire.
Mais attention, le traitement de dossiers peut être retardé en cette période, annoncent les sites des caisses concernées.
En cette période d’épidémie de COVID-19, évitez les anti-inflammatoires, comme l’Ibuprofène ou l’Advil. Préférez le paracétamol, les antispasmodiques comme le Spasfon et utilisez une bouillotte au niveau des zones douloureuses.
Selon le décret paru au Journal officiel le 15 mars 2020, les pharmacien·ne·s sont autorisé·e·s à délivrer la pilule contraceptive sans renouvellement d’ordonnance, comme tout autre traitement chronique. Présentez-vous à votre pharmacien·ne avec votre ancienne ordonnance. Si vous ne l’avez pas, demandez à votre pharmacien·ne de retrouver votre ordonnance scannée ou contactez votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue par téléphone.
Rendez-vous en pharmacie, parapharmacie ou grande surface. Le test n’est pas valable si le rapport potentiellement fécondant date de moins de 14 jours. Il n’est donc pas nécessaire de se précipiter pour en acheter un ou d’en avoir un en réserve chez soi.
Rendez-vous dans une pharmacie, vous pourrez être conseillée et informée sur la prise de la contraception d’urgence. Elle peut vous être délivrée sans prescription, que vous soyez mineure ou majeure. Vous pouvez éventuellement en acheter une pour l’avoir d’avance chez vous, au cas où.
Les pharmacies sont des commerces « utiles à la vie de la nation » et restent donc ouvertes durant le confinement. Elles ne connaissent pas de ruptures de stock pour le moment. Vous pouvez vous y rendre grâce à l’attestation de déplacement dérogatoire en cochant la case « pour motif de santé ». Faites preuve de civisme, ne stockez pas inutilement des médicaments pour éviter de créer une pénurie
Vous pouvez appeler votre médecin généraliste et/ou votre gynécologue. Vous verrez ensemble si vous pouvez venir à son cabinet pour être auscultée ou si elle ou il vous propose une consultation par téléphone ou en vidéo. En cas de problème grave, appelez le Planning Familial et/ou les urgences gynécologiques de l’hôpital le plus proche. On vous indiquera la marche à suivre.
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »
Simone de Beauvoir, philosophe
Vous pouvez contacter votre médecin généraliste, une sage-femme, votre gynécologue et/ou le Planning Familial. Durant la crise sanitaire, la pratique de l’IVG est maintenue même si une perturbation des services est constatée. Des consignes ont été données aux professionnel·le·s de santé pour pallier la saturation des établissements de santé, mais il vaut mieux ne pas attendre pour consulter en vue d’une IVG.
Le délai est dépassé pour une IVG à domicile par méthode médicamenteuse…
Contactez le Planning Familial le plus proche. https://www.planning-familial.org/fr
Une pétition est en ligne à l’initiative de la Marche mondiale des Femmes France pour une loi d’urgence afin de maintenir l’accès à l’avortement :
RDV sur cette page cette page
Même si le gouvernement réaffirme que le droit des femmes à disposer de leur corps est un droit « qui ne saurait être remis en cause en période de crise sanitaire », vendredi 20 mars, un amendement visant à allonger le délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse (soit 16 semaines d’aménorrhées) a été rejeté au Sénat. Alors que le droit à l’avortement est déjà malmené en France depuis plusieurs années, on peut craindre que des femmes se retrouvent hors cadre légal avec la saturation de hôpitaux, la suppression de certaines opérations chirurgicales et la fermeture des centres de planifications.
voir ce message de l’APHP