Texte ayant servi d’introduction lors d’un débat en Comité national Solidaires d’octobre 2015.
L’emprise néo-coloniale de l’euro-groupe sur la Grèce et l’éclatement de Syriza face au troisième et désastreux Mémorandum voté en juillet interpellent toutes les gauches européennes. Elles sont menacées par deux postures suicidaires : la soumission aux politiques imposées par l’Eurogroupe au nom d’une essentialisation positive de l’euro (rejetant tout exit) versus la proposition de fronts nationalistes avec l’extrême-droite xénophobe sur la base d’une essentialisation négative de l’euro (l’exit à tout prix). L’exit comme ligne générale – même quand il se veut “inter-nationaliste”- renonce aux luttes dans/contre l’UE alors qu’il est possible de résister à la consolidation néo-coloniale de l’euro-groupe.Tsipras a pu s’emparer de la force contestataire de l’OXI grec en présentant son choix comme une résistance. La dénonciation du mémorandum, des pouvoirs qui l’imposent quels qu’ils soient, et de toutes les politiques d’austérité va être – avec l’exigence d’accueil des réfugiés, le terrain des polarisations stratégiques nationales et européennes. Les fronts dans/contre l’UE, au nom d’une autre Europe, sont indispensables si l’on veut rendre efficaces tant les luttes nationales qu’internationalistes – depuis l’opposition au TAFTA jusqu’aux conférences sur le climat, en passant par la résistance à tous les racismes et aux “guerres de civilisation” à la racine des vagues de réfugiés. C’est pour mener ces combats qu’il est urgent de construire un Espace public européen démocratique contre tous les rapports d’oppression et en défense de “biens communs” que privatise et démantèle la guerre sociale planétaire que mène le capitalisme du XXIè siècle. [...]