Soeurs, frères, froeurs,
Compañeros, compañeras, compañeroas,
Par nos voix parlent les communautés zapatistes.
Nous voulons d’abord vous remercier.
Vous remercier de nous avoir invités.
Vous remercier de nous avoir reçus.
Vous remercier de nous avoir logés.
Vous remercier de nous avoir nourris.
Vous remercier d’avoir pris soin de nous.
Mais surtout vous remercier de vous être mis d’accord, malgré vos différences et vos contrariétés, pour ce que nous faisons aujourd’hui. Cela vous paraîtra peut-être peu de chose, mais pour nous, les peuples zapatistes, cela est très grand.
Nous sommes des zapatistes de racine maya.
Nous sommes d’une géographie appelée le Mexique et nous avons traversé l’océan pour vous dire ces paroles, pour être avec vous, pour vous écouter, pour apprendre de vous.
Nous sommes du Mexique et, en vous et avec vous, nous avons trouvé affection, soin, respect.
L’État mexicain et ses gouvernements ne nous reconnaissent pas comme des citoyens nationaux de cette géographie. Nous sommes étranges, étrangers, indésirables, inopportuns sur les mêmes sols qui furent cultivés par nos prédécesseurs.
Pour l’État mexicain, nous sommes « extemporáneos ». C’est ce que dit l’acte de naissance que, suite à de nombreux frais et voyages entre nos villages et les bureaux du mauvais gouvernement, nous avons pu obtenir. Et nous l’avons fait pour pouvoir arriver jusqu’à vous.
Mais nous ne sommes pas arrivés jusqu’ici pour nous plaindre. Ni même pour dénoncer le mauvais gouvernement que nous subissons.
Nous vous disons seulement ceci parce que c’est ce mauvais gouvernement qui a exigé à l’État espagnol de demander pardon pour ce qui est arrivé il y a 500 ans.
Vous devez comprendre que, en plus en plus d’être sans vergogne, le mauvais gouvernement du Mexique est aussi ignorant de l’histoire. Et il la déforme et l’arrange à sa convenance.
Ainsi donc, laissons de côté les mauvais gouvernements que nous subissons chacun dans nos géographies respectives .
Eux ne sont que des contremaîtres, les employés dociles d’un plus grand criminel.
[...] Lire la suite de ce texte en PJ.